Histoire de la maison d'hôtes

La Garenne et ses deux personnages célèbres

Un révolutionnaire en France et une pionnière au Canada

Pierre-François Audry de Puyraveau

Né en 1773 et mort en 1852, Pierre-François AUDRY dit de Puyraveau, (ancienne orthographe du village) fut l'un des brillants propriétaires de notre maison alors domaine viticole. Député républicain sous la monarchie, homme de vérité et modèle de droiture, il joua un rôle primordial lors de la révolution de juillet 1830 aux côtés notamment du Général Lafayette. Il y sacrifia sa fortune personnelle pour la cause du peuple... Un exemple à méditer !
Président de l'assemblée constituante de la seconde république en 1848, il finit sa vie dans un pavillon du parc du château de son ami Jacques Laffitte à Maisons-sur-Seine (actuellement Maisons-Laffitte). Il repose dans le cimetière de cette commune des Yvelines.
Sa biographie, sa généalogie et divers portraits, plaques ou témoignages d'époque sont consultables à la maison.

Ozanne Achon, épouse de Pierre Tremblay

Ozanne Achon, petite paysanne de notre Aunis, naquit à Savarit en 1633 sur la commune de Chambon, tout près de notre village. A 12 ans, elle vint travailler au Prieuré de Puyravault, immense domaine qui englobait alors notre maison (bien plus petite à l'époque) et la Garenne. A 24 ans, elle s'embarqua à La Rochelle sur Le Taureau pour participer au peuplement de la colonie en Nouvelle France. Elle y épousa Pierre Tremblay, originaire de Randonnai dans le Perche, et ils eurent 12 enfants. Tous les TREMBLAY d'Amérique du Nord, du Québec aux Etats-Unis (nous avons reçu des Trombly une année), descendent d'Ozanne et de Pierre ! Ils leur vouent un véritable culte au travers de l'Association des Tremblay d'Amérique avec devise et armoiries, monuments et de nombreuses manifestations.
Dernièrement, nous avons eu le plaisir de recevoir la visite de Denise Tremblay-Perron très impliquée dans l'association et proposant elle aussi un gîte à Charlevoix, Baie-Saint-Paul au Québec.

Fouilles archéologiques à Puyravault

Avant-hier

Antiquité, Moyen-Age

Nos lointains ancêtres choisirent le site de Puyravault, en hauteur et au milieu des bois, car il offrait un endroit propice pour se protéger des barbares et des bêtes sauvages ; en outre, les riches terres alentour permettaient de développer pâturages et cultures. 

Les premiers villageois défrichèrent donc et plantèrent la vigne (qui devint prépondérante jusqu'à la crise du phylloxera fin XIXème). Vinrent les Romains contre lesquels les Gaulois durent lutter farouchement ainsi que l'atteste l'étymologie du village : Podium Rebelli, la "colline des rebelles"...

La partie primitive de l'église serait carolingienne, la plus récente date du XVIème siècle. Elle servit autrefois de refuge à la population. Le Prieuré fut fondé en 1040 lorsque la comtesse Agnès de Poitiers fit don de l'église à l'abbaye de la Trinité de Vendôme. Les principaux bâtiments subsistent encore. Les Prieurs de Puyravault, les de Hillerin, en furent les Seigneurs pendant 700 ans. La Garenne attenante, close de murs et de fossés, était alors leur réserve de chasse et de bois. Le logis actuel de la Garenne fut d'abord un relais de chasse, avant de s'agrandir au fil du temps et de l'enrichissement de ses propriétaires successifs jusqu'à devenir une maison de maître, entourée de nombreuses dépendances.

Hier

De Pierre-François aux François...

... il s'écoula 145 années au cours desquelles le domaine passa de main en main par succession ou cession. Durant l'occupation Allemande, le logis fut même réquisitionné comme tant d'autres belles demeures. 

Le fils unique de Pierre-François Audry étant décédé jeune, c'est par l'une de ses trois sœurs que le domaine fut transmis de génération en génération jusqu'à sa vente en 1974, puis en 1979 puis en 1997.

Au début du XXème siècle, au lendemain de la crise du phylloxéra ayant détruit le vignoble en Aunis, Paul Rouvier (sénateur, maire de Surgères et propriétaire du domaine par mariage avec l'arrière petite fille d'Audry) replanta des ceps américains plus résistants et permit le maintien de l'activité viti-vinicole. Le domaine était encore vaste et comptait aussi des fermes dans les écarts, des bois et des champs.

Trois générations plus tard, les propriétaires sont Henri Brumauld des Houlières et ses soeurs Marguerite et Marie-Thérèse. Henri dirige la distillerie jusqu'en 1964, date à laquelle il déménage avec sa femme Aliette et leurs quatre enfants pour Fontenay-le-Comte. Ses sœurs, célibataires et sans enfants, y vécurent encore une dizaine d'années, morcelant peu à peu le domaine au bénéfice de plusieurs familles d'agriculteurs. C'est sans doute à cette époque que fut démonté et vendu l'alambic en cuivre de la distillerie, (restaurée en 2016 et convertie en gîte 4 étoiles). 

En 1974, ce qu'il en reste, à savoir les quatre hectares clos de murs de la Garenne, le logis et un long corps de dépendances, sont cédés par Marie-Thérèse Brumauld des Houlières, seule survivante de sa fratrie, à un notaire de Surgères, Me Thébaud, prénommé... François ! C'est sous son occupation que le buste d'Audry de Puyraveau, resté volontairement sur la cheminée la plus ancienne, aurait disparu malheureusement... nous a-t-on dit... Si son possesseur actuel lit ces lignes...

En 1979, c'est un entrepreneur Rochelais très dynamique, Roland Barraud, qui le racheta et y investit énormément, bien des choses s'étant dégradées. Également maire du village, il décéda brutalement en 1990 et la propriété, vidée pour être vendue mais, heureusement, entretenue par ses enfants, entama un long sommeil de 7 ans.

Aujourd'hui

Depuis le 30 décembre 1997, le domaine appartient à vos hôtes Brigitte et Patrick FRANÇOIS. Après sept années de sommeil à l'orée de son bois touffu, la grande maison s'est réveillée ; elle a rouvert ses nombreuses portes et fenêtres, résonné du bruit des travaux, des cris de joie des enfants dans le parc et dans l'immense maison labyrinthe.

Transformée en maison d'hôtes de charme, la vieille demeure a accueilli des centaines de personnes de tous horizons venues s'y poser ou s'y reposer. Inlassablement, elle ne cesse de s'améliorer, se transformer, s'agrandir parfois, toujours dans le respect de la tradition et du cachet ancien des lieux. Sans pouvoir reconstituer le domaine d'origine, nous avons eu l'opportunité de racheter un petit bout de bâtiment puis l'ancienne étable et 1000 m² de terrain retrouvant ainsi le tracé du mur d'enceinte Ouest.

Un petit journal annuel "La Gazette de la Garenne" relate un nouvel épisode chaque année. Il est disponible dans les classeurs des chambres et des gîtes, ainsi que dans un groupe privé Facebook.

Grâce-Dieu

Non loin d'ici, en forêt de Benon, une magnifique demeure a pris un nouvel essor en ce XXIème siècle pour accueillir réunions, séminaires, mariages et autres réceptions : l’Abbaye de la Grâce-Dieu

Son histoire est liée à celle de notre maison puisque, outre le fait que l'abbaye de Benon et le prieuré de Puyravault étaient forcément en relation depuis des siècles, les familles ayant racheté les domaines après la révolution se fréquentaient et se sont même unies à la fin du XIXème siècle. En effet, Marie-Thérèse Maubaillarcq, devenue veuve en 1889 de Louis-Alexandre Rouvier (arrière arrière petit fils d'Audry de Puyraveau), épousa en secondes noces Louis Godet qui devait racheter l'abbaye en 1893. Ils eurent une fille, Marie-Thérèse Godet, qui épousa le Sieur de La Motte de La Motte-Rouge. Leurs descendants sont les Villeneuve et le lien familial a ainsi perduré pendant toute l'époque des Brumauld des Houlières entre les deux domaines. Aujourd'hui, c'est le dynamique et jeune Olivier de Villeneuve qui gère les réceptions et séminaires à Grâce-Dieu.


Crédit photo Ozanne Achon : Association des Tremblay d'Amérique
Crédit photo Grâce-Dieu : Olivier de Villeneuve
Sources : Recherches historiques de Jany Grassiot, requêtes internet, ouvrages historiques, témoignages divers notamment de membres de la famille Brumauld des Houlières.